L’activité physique, une solution dynamique contre le cancer
Depuis une dizaine d’années, l’activité physique adaptée est enfin reconnue comme une thérapeutique non médicamenteuse et fait partie intégrante du parcours de soin. D’abord une arme indiscutable en prévention « primaire » pour diminuer les risques d’apparition de cancers, elle a su gagner du terrain et intervient de façon bénéfique aux côtés des différents traitements. Source de bien-être, elle améliore la qualité de vie, le risque de récidive et la survie et devient une alliée contre de nombreuses pathologies.
» La même énergie est utilisée pour dire « je continue que pour dire j’abandonne « William Atkinson
L’activité physique et la nutrition, un des enjeux essentiels de santé publique
Prendre le temps de manger équilibré et varié, pratiquer de l’activité physique de façon régulière diminuent considérablement le taux de mortalité de toutes maladies confondues.
D’après le Centre International de Recherche sur le cancer, sur les 350 000 nouveaux cas de cancer annuels en France, près de 3000 révèlent un manque d’activités physiques. En changeant nos habitudes, on pourrait baisser de 20 % le risque de survenue d’un cancer.
L’activité physique adaptée
Elle permet la mise en mouvement de personnes qui en raison de leur état physique, mental, social ne peuvent pratiquer dans des conditions optimales une activité physique quelconque. Elle répond donc aux besoins spécifiques de ces personnes et doit être adaptée en termes de de sécurité, de prévention et de réalisation.
Il est d’ailleurs recommandé pour toute personne de plus de 18 ans, en bonne santé ou atteint d’une pathologie
- De pratiquer au moins 30 min d’activité physique d’intensité modérée 5 jours par semaine.
- 2 séances par semaine de renforcement musculaire mixé à des étirements, yoga, Pilates…
- De lutter contre la sédentarité en se levant régulièrement et en marchant
- D’éviter de rester assis ou allongée plus de deux heures d’affilée en dehors des heures de repas ou de sommeil
» L’exercice est la clé non seulement de la santé physique, mais aussi de la tranquillité d’esprit » Nelson Mandela
Au niveau de la nutrition
5 facteurs nutritionnels augmentent le risque de tumeurs
- Le surpoids
- L’obésité
- La consommation d’alcool
- La consommation excessive de sel
- Les viandes rouges et charcuteries
A l’inverse, il est recommandé de consommer régulièrement des fruits et légumes et des fibres.
« Manger 5 fruits et légumes par jour est la clé absolue du bien vieillir! » CQFD
Les bénéfices de l’activité physique contre le cancer
Plusieurs études ont démontré l’effet préventif de la pratique d’une activité physique et d’activités ménagères sur le cancer. La perte de masse corporelle est associée au bénéfice et à l’effet protecteur. Faire une activité physique régulière depuis le plus jeune âge et la continuer s’avère bénéfique au niveau de la prévention primaire.
Les cancers à l’épreuve de l’activité physique adaptée
Les bénéfices en prévention primaire
Elle réduit de :
- 25 % le cancer du côlon
- 10 à 25 % le cancer du sein
- 20 % le cancer du poumon, de l’endomètre, l’œsophage
- 15% le cancer de la vessie
- 12% le cancer du rein
Source : Anses « Physical Activity in cancer prévention and survival 2019
L’effet est aussi vérifié à condition de pratiquer régulièrement et un rythme soutenu. Une heure par jour d’activité intense ou deux heures modérées sont conseillées. L’idéal étant 30 à 60 min par jour d’activité physique à intensité modérée.
» La motivation vous fait commencer, mais c’est l’habitude qui vous fait continuer » Jim Ryun
Les bénéfices de l’activité physique pendant un cancer
Pour les patients atteints d’une pathologie cancéreuse, l’activité physique adaptée améliore considérablement la qualité de vie, l’estime de soi, l’image corporelle, réduit la fatigue, les effets secondaires et les risques de récidives ;
L’APA, un remède contre la fatigue
Plus de la moitié des malades se plaignent d’une fatigue généralisée en début de prise en charge et cet état va durer tout au long du traitement. Ce symptôme et ses sensations sont compliqués à traiter avec efficacité. La majorité des cas est étroitement liée à une décompensation physique suite à l’inactivité provoquée par la prise en charge thérapeutique du cancer.
Cette fatigue n’est pas similaire à la fatigue normale ressentie en temps normal. On constate une baisse de la force et de la masse musculaire. Elle a tendance à persister et glisse vers un épuisement physique et mental. Toute la qualité de vie s’en ressent tant au niveau professionnelle, familiale, sociale.
L’APA est alors la meilleure option et promet un impact positif au niveau moral et physique. On constate après plusieurs semaines de pratique une diminution conséquente du niveau de fatigue.
Le protocole et recommandations :
- Planifier l’activité physique dès le début de la prise en charge
- Un certificat médical de non- contre-indication est exigé
- 3 séances par semaine pendant 9 mois est le protocole idéal de ce sport sur ordonnance.
- Le traitement en cours ne doit pas freiner la suite du protocole
- L’APA doit être réalisée par des personnes Staps formées en APA et cancérologie ou des kinésithérapeutes
- L’éducateur sportif brevet d’État d’éducateur sportif, titulaire d’un BE option APT, formé à la cancérologie (Du)
- L’activité est adaptée aux patients ainsi que sa progression
- Le programme est généralement pratiqué en groupe après des bilans individuels en tenant compte du stade de la maladie
- Toujours être prudent sur les ressentis et les retours d’exercices
- Tenir compte des contre-indications
» Tout accomplissement commence par la décision d’essayer de sortir de sa zone de confort » CQFD
Les bénéfices de l’activité physique après un cancer
L’activité physique pratiquée de façon régulière après le traitement diminue le risque de rechute et de mortalité :
- 24 % risque de rechute d’un cancer du sein et 33% risque de mortalité
- 47 % pour un cancer colorectal et 50% risque de mortalité
Source : Inserm
Quels sports sont le plus recommandés
Presque 500 structures labellisées maison sport -sante sont identifiées en France pour se renseigner et accompagner les patients.
https://www.sports.gouv.fr/pratiques-sportives/sport-sante-bien-etre/maisons-sport-sante/maisons-sport-sante-carte
Les maisons « sport-santé »
Les maisons « sport-santé » ont été initiée en 2019 et réunissent des professionnels de santé et du sport et s’adressent aux personnes qui souhaitent reprendre une activité physique en étant conseiller et accompagner.
L’activité physique adaptée est prescrite dès la consultation d’annonce. Le patient doit avoir un livret d’accueil avec les bénéfices de l’activité physique sur la survie, l’être bien et la qualité de vie bien stipulés. Puis les détails concernant les possibilités de pratique (lieux, fréquence, coachs…)
La difficulté est de parfois parvenir à convaincre le patient des bienfaits. D’où la nécessité des médecins de s’informer du protocole et ses particularités afin de valoriser la pratique auprès des patients et de les orienter vers une maison labellisée sport-santé.
L’essentiel est de parvenir à faire passer le message, l’envie et la volonté et de permettre aux patients de s’engager ensuite vers des clubs affiliés et labellisés pour pratiquer une discipline sportive. On est dans le sport loisir, le sport plaisir !
Les sports ou activités physiques les plus recommandés dans un premier temps sont la marche, le vélo, la natation, le yoga, le Pilates Rose, le ménage, le jardinage…
» Nous sommes tous des athlètes d’exception. La seule différence c’est que certains s’entraînent, et d’autres non. » George Sheehan
L’activité physique, un effet psychologique positif
La pratique de l’APA est aussi bénéfique sur le stress, l’accueil des émotions et le sommeil. Elle permettrait aussi une baisse de concentration d’hormones dans le sang, des facteurs de croissance ayant un effet sur la prolifération cellulaire, sur l’inflammation et sur l’insulinorésistance.
Comment pratiquer l’activité physique adaptée ?
Pendant la phase de traitement, le patient est encadré par un professionnel APA ou kinésithérapeute dans une salle dédiée. Le patient bénéficie d’une procédure personnalisée avec un entretien initial individuel afin d’évaluer son état psychologique et ses capacités physiques au moment présent. Il est préconisé une prise en charge du patient prudente, progressive et encadrée. On tient compte des capacités physiques, du stade de la maladie, de l’environnement…Les maisons sport-santé sont là pour accompagner dans le projet de soin et de vie. On considère 2h 30 par semaine réparties en 3 séances est une bonne formule.
Le coordinateur va effectuer un bilan initial puis un programme personnalisé et complet, il faudra établir un plan d’action.
Ensuite, il sera mis en place un programme personnalisé au centre d’un cours collectif, 10 personnes en règle générale. A la fin du traitement, le patient pourra rejoindre une structure de milieu sportif ou associatif.
Les freins à l’APA
Ils sont nombreux, liés au corps médical, aux patients. On constate un certain mépris pour l’APA au niveau médical maïs surtout une méconnnaissance et mécommunication.
Il faut prendre le temps d’informer, rassurer, convaincre, décider et agir.
La peur est présente:
- Se blesser
- Ne pas pouvoir faire les exercices demandés
- Liée aux antécédents pas sportifs
- L’interaction avec les patients
» La douleur est temporaire: qu’elle dure une minute, une heure, un jour ou même une année, peu importe, elle finira toujours par s’estomper. En revanche, si j’abandonne, ça ne s’effacera jamais » Lance Armstrong
L’activité physique adaptée sur ordonnance
En avril 2015, un amendement précis d’ajouter à l’article 35 de la loi de la santé de faire prescrire du sport sur ordonnance. Cet amendement défendu par Valérie Fourneyron annonce que cela reste très encadré et reprécise que cela ne concerne que des personnes atteintes d’affection longue durée (ALD)
Autres facteurs de risques
L’activité physique ne se réduit pas à la pratique d’un sport. Le surpoids, troisième facteur de risque après le tabac et l’alcool.
Tous les mouvements que l’on fait pour se déplacer, accomplir les tâches de la vie quotidienne sont comptabilisées dans la dépense énergétique. Bouger régulièrement est un véritable acte préventif. On améliore le fonctionnement du cœur, on renforce la masse musculaire, on entretient la souplesse et la résistance à l’effort.
L’évolution vers la prise en charge de l’activité physique adaptée
Certaines mutuelles, mairies et collectivités s’organisent pour d’éventuelles actions complémentaires et pour rembourser en partie le sport sur ordonnance.
CONCLUSION
Tout au long de votre existence, l’activité physique et l’activité physique adaptée est près de vous en prévention primaire et pendant et après la maladie. Les députés l’ont reconnue d’utilité publique dans la loi sur la santé.
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